Sombre dimanche pour les travailleurs et travailleuses en Suisse

Ce dimanche 22 septembre 2013, la révision de la Loi sur le Travail a été acceptée par 55,8 pourcent des votants et 18 cantons. Seuls cinq cantons (Jura, Neuchâtel, Fribourg, Valais et Uri) se sont opposés à ce premier pas vers une libéralisation des heures d’ouverture dans le commerce de
détail en Suisse.

Pour le Parti suisse du Travail‐POP (PST‐POP), ce résultat est très alarmant. D’une part, le droit du travail de notre pays, parmi les plus laxiste d’Europe en matière de protection des travailleurs, va se trouver encore plus affaibli par cette modification. D’autre part, le PST‐POP est convaincu que celle‐
ci n’est qu’une première étape d’une longue série d’attaques du patronat envers les employés. En effet, alors que le travail de nuit devrait être une exception, la droite l’a continuellement banalisé tout au long de la campagne, prétendant qu’il ne s’agissait pas de remettre en question un acquis fondamental des travailleurs (la limitation du temps de travail) mais uniquement de « corriger une anomalie ». La porte est aujourd’hui ouverte à d’autres offensives de la droite.

Le PST‐POP continuera à lutter aux côtés des vendeuses et des vendeurs pour contrer la dégradation de leurs conditions de travail. La bataille sera difficile au cours des prochaines années, il faudra donc être plus unis et déterminés que jamais !

Le PST‐POP n’avait pas soutenu l’initiative du GSSA contre l’obligation de servir, en raison du risque qu’un OUI soit la porte ouvert à une professionnalisation de l’armée et à son intégration à un système de défense international comme l’OTAN. Face au rejet de l’initiative par 73.2% des votants dimanche passé, le PST‐POP réaffirme son engagement pour la paix et pour une abolition totale de l’armée.

Parti suisse du Travail‐POP
Berne, 23 septembre 2013

La journée de travail de 24 heures doit rester limitée à 24 shops

Communiqué de presse du 22 septembre 2013 – Malgré leur campagne engagée, les organisations affiliées à l’Alliance pour le dimanche ont perdu de peu le scrutin référendaire. Grâce à leur campagne de publicité massive, les partisans de cette libéralisation ont su faire croire que l’extension des heures d’ouverture des magasins ne concernait que 24 shops de stations-service.

Les organisations de l’Alliance du dimanche prennent au mot les partisans du projet d’introduction de la journée de travail de 24 heures. Tout au long de la campagne, ils n’ont cessé de dire que l’extension des heures d’ouverture des magasins ne concernait que 24 shops. Nous prenons également au mot le conseiller fédéral Schneider-Ammann qui, lors de l’émission Arena (TV alémanique), a publiquement assuré à plusieurs reprises qu’il n’était «pas question de toucher au principe de l’interdiction du travail de nuit et du dimanche». Nous exigeons à présent que seuls les 24 shops en question puissent bénéficier de l’assouplissement de la loi sur le travail.

Après le verdict des urnes, les autorités et le Parlement ont également une responsabilité à assumer. Les partisans ont su convaincre une très faible majorité de la population, en faisant valoir qu’il s’agissait d’une «question de détail». Nous respectons la volonté populaire et le oui à cette péjoration de la loi sur le travail.

Mais compte tenu de l’importance du camp du non et du profond malaise ressenti par la population, toute nouvelle libéralisation des heures d’ouverture des commerces est absolument exclue à nos yeux. En particulier, la motion Abate qui aboutirait à une généralisation du travail dominical doit être classée. Il serait inacceptable de procéder par voie d’ordonnance à une extension massive du travail du dimanche, scénario que laisse prévoir cette motion.

Les organisations formant l’Alliance pour le dimanche continueront de combattre toute nouvelle extension des heures d’ouverture des commerces. Cette vaste alliance formée des syndicats, des Eglises et d’organisations féminines, de partis politiques, d’organisations de prévention des dépendances ainsi que des médecins du travail continuera à s’engager pour préserver des moments de repos consacrés à la vie sociale et associative. Les organisations membres de l’Alliance expriment leur gratitude à toutes les personnes qui ont activement participé à la campagne de votation et qui ont glissé un non dans l’urne.