Le PST recommande le oui à l’initiative sur les bourses d’études
De nombreux cantons ont mis en place ces dernières années des mesures d’austérité et le domaine de l’éducation ne fait pas exception. Les augmentations des taxes d’études et les réductions des bourses d’études précarisent toujours plus la jeunesse. La précarité est deux fois plus forte chez les étudiant-e-s que dans la population du même âge. La même proportion d’étudiant-e-s arrêtent leurs études en raison d’échecs à leurs examens que pour des raisons économiques.
Cette précarité couplée au manque de bourses oblige les étudiant-e-s à accepter des job précaires. Aujourd’hui, 75 % des étudiant-e-s doivent travailler à côté de leurs études. Le patronat utilise cette main d’oeuvre, la paie moins, la met en concurrence avec les travailleurs et les travailleuses et accentue ainsi le dumping salarial. Le PST s’oppose à ces méthodes. Une augmentation des bourses d’études est nécessaire pour toutes et tous, étudiant-e-s, travailleurs et travailleuses.
De plus, les hautes études constituent toujours un outil de sélection et de reproduction sociales. De nombreuses familles ne peuvent pas offrir d’études à leurs enfants. Une augmentation des bourses d’études soutiendra une démocratisation des études pour toutes et tous.
Il est important aujourd’hui de garantir une éducation et des études pour toutes et tous. Pour cela, il faut développer une école émancipatrice où chaque personne a sa place et peut se développer à son rythme. Il est aussi important d’offrir les moyens financiers à chaque personne de faire les études qui lui plaisent, ce qui serait en partie possible avec l’initiative sur les bourses d’études. En effet, l’initiative populaire « sur les bourses d’études » lancée par l’UNES vise deux objectifs. Premièrement, à garantir un standard de vie minimal et donc une augmentation des bourses d’études. Deuxièmement, à harmoniser le montant minimal et les critères pour l’octroi d’une bourse.
En ce moment, chaque canton est libre de choisir les montants des bourses. Ce système a déjà montré son inefficacité. Aucun canton n’offre des bourses suffisamment élevées et nombreuses pour permettre à chaque personne de faire des études sans devoir travailler à côté, et les différences entre les cantons sont grandes. Certains canton remplacent même les bourses par des prêts, les étudiant-e-s finissant ainsi leurs études endetté-e-s. Cette initiative en unifiant le montant minimal garantira une amélioration dans la plupart des cantons et les empêchera de faire des économies dans ce domaine.
Pour garantir un avenir à notre jeunesse ;
Pour lutter contre la précarité étudiante ;
Pour permettre des études pour toutes et tous et contre l’école des riches ;
Le Parti suisse du Travail appelle à voter OUI à cette initiative. Elle constitue une avancée pour l’égalité et un progrès social.
Non à un diagnostique préimplantatoire sans limites
Le 14 juin, les votant-e-s suisses s’exprimeront sur la légalisation du diagnostique préimplantatoire (DPI).
Le DPI est un examen médical de l’embryon au cours d’une procréation médicalement assistée. Il peut être utilisé pour identifier des caractéristiques corporelles (par exemple le sexe, la couleur des cheveux, la couleur des yeux, etc.), des maladies génétiques et/ou des anomalies dans la structure corporelle de l’embryon.
Pour le moment, le DPI est interdit en Suisse. En 2011, le Conseil fédéral a voulu assouplir cette interdiction en permettant à des couples souffrant de graves maladies génétiques d’utiliser le DPI. Au Parlement, cet assouplissement a été élargi à tous les couples qui ont recours à une procréation médicalement assistée. Un référendum a été lancée contre cette légalisation du DPI. Le PST soutien ce référendum pour les raisons suivantes :
Avec le DPI, il sera possible de préférer certains embryons à d’autres. Cette sélection peut mener à ce que des embryons avec une anomalie dans la structure corporelle (par exemple, avec un syndrome de Down) soient systématiquement rejetés. À ce moment, il sera décidé de quelle vie est digne d’être vécue, et quelle vie ne l’est pas. Les raisons de la décisions proviennent de la société de la performance. Du côté des défenseurs, on argumente en disant qu’avec le DPI, beaucoup de souffrances pourront être évitées pour les personnes concernées et leurs proches. Mais il n’est pas fait mention du fait que ces souffrances sont en grande partie causées par la stigmatisation et l’idéologie de la performance. La froide logique capitaliste divise les êtres humains en forces productives et improductives, ce qui provoque également beaucoup de souffrance chez les personnes sans handicap. Seul un système social intégrateur dans lequel chacun et chacune peut se développer selon ses besoins pourrait empêcher de telles souffrances.
Un autre argument des partisans du DPI est que les couples concernés pourront décider librement s’ils veulent avoir recours au DPI ou non. Il existe néanmoins le risque que cette soi-disant libre décision ne devienne rapidement plus si libre que ça. Dans le sens d’une pensée coûts-bénéfices, les futurs parents pourraient bien être confrontés à la décision d’accepter un examen DPI ou d’être responsables du risque d’avoir un enfant avec un handicap et de devoir en supporter les conséquences en termes financiers. Dans une époque d’optimisation des coûts et de mesures d’austérité, ce n’est pas un scénario irréaliste. Ceci toucherait donc comme presque toujours les familles de la classe ouvrière, pour qui les enfants handicapés représentent déjà aujourd’hui un énorme défi au niveau financier. Les aides existantes sont encore insuffisantes, en particulier pour ces familles. De ce fait, les futurs parents seraient surtout aidés s’ils n’avaient pas besoin de se faire de souci pour le futur, car ils sauraient que s’ils avaient un enfant handicapé, ils recevraient les aides nécessaires.
Avec la légalisation du DPI, la stigmatisation des personnes handicapées et plus généralement des personnes qui s’écartent de la norme serait renforcée. Déjà aujourd’hui, les parents d’enfants handicapés sont regardés de travers. On leur reproche de ne pas avoir empêché cet handicap et d’avoir « produit » cette charge pour la société. Étant donné qu’il y aura toujours des personnes handicapées, même avec un test prénatal – car la plupart des handicaps surviennent pendant ou après la naissance – il y aura toujours des personnes qui ne correspondent pas au tableau et qui ne remplissent pas les critères de la société de la performance.
Le PST considère que la légalisation du DPI ne vise pas à décharger les parents, mais bien plus à empêcher la venue au monde de personnes qui ne correspondent pas aux standards de performance de la société capitaliste.
Oui à l’imposition des successions pour financer notre AVS
La dernière amélioration substantielle de l’Assurance Vieillesse et Survivants (AVS) date de 1978 ; et depuis une quinzaine d’années, les autorités cherchent plutôt à limer les prestations. La 11e réforme de l’AVS a été refusée par le peuple en 2004, et à nouveau en 2010 par le Parlement. Le Conseil fédéral ressort la même idée avec le paquet Prévoyance 2020. Au programme, entre autres : un plafond des contributions de la Confédération à l’AVS, et l’institution d’un frein à l’endettement. Un moyen d’appauvrir l’AVS, qui promet de futures coupes dans les rentes.
L’initiative propose d’inverser la tendance, avec un financement supplémentaire par un impôt fédéral sur les successions.
En Suisse, l’impôt sur les successions est laissé à l’appréciation des cantons. Et ils se sont lancés dans une sous-enchère, entraînant en 10 ans une baisse d’un tiers des recettes de l’impôt successoral : 1.5 milliards pour l’année 1999, et moins d’un milliard en 2010.
Et ne dramatisons pas, l’initiative ne propose pas d’abolir l’héritage : pour chaque succession, elle n’impose que la somme supérieure à 2 millions. Des aménagements supplémentaires sont prévus pour les entreprises et les exploitations agricoles. Largement de quoi transmettre une maison familiale. En outre, la part d’héritage du veuf ou de la veuve est dispensée de l’impôt, comme dans le système actuel.
Au-delà d’un certain montant, les héritages méritent d’être taxés, parce qu’ils constituent un puissant moyen pour maintenir et accroître les inégalités sociales. Selon les chiffres fédéraux, la fortune en Suisse est de moins en moins bien répartie depuis le début des années 1990. Au sein de la population, les 1.09% les plus riches possédaient 30% de la fortune en 1991, contre plus de 40% en 2009. Une partie de cette fortune peut aller aux tâches publiques, plutôt que de revenir aux héritiers. Pour limiter les pertes fiscales des cantons, l’initiative prévoit qu’un tiers des revenus du nouvel impôt leur sera reversé. Leur perte serait au maximum de 450 millions par an, soit moins de 1% de leurs recettes fiscales. Un montant à mettre en balance avec les recettes pour l’AVS, de 1.1 à 2 milliards, soit 2.7 à 4.9% des revenus 2013.
Les initiants ont fixé un maximum de détails dans le texte que nous voterons le 14 juin. A nos yeux, certains points n’étaient pas nécessaires. Au contraire, le PST-POP aurait souhaité plus de garanties sur un autre point : que l’impôt sur les successions apporte réellement un revenu supplémentaire à l’AVS. Actuellement, les ressources de l’AVS sont principalement les cotisations, et une participation de la Confédération (fixée en gros à 19.55% des dépenses de l’assurance). Il faudra donc que l’impôt successoral vienne en plus de la contribution fédérale actuelle, et ne soit pas simplement inclus dans la participation actuelle. Mais pour ce point, il sera encore temps d’insister si l’initiative est acceptée le e14 juin.
(Texte paru dans le Résistance n°97 et légèrement modifié)
Oui à la révision de la LRTV
Le 26 septembre 2014, la loi sur la radio et la télévision était modifiée. Alors qu’à présent, seuls celles et ceux qui possèdent un appareil de réception doivent s’acquitter de la redevance radio-télévision, la modification prévoit que cette taxe soit désormais payée par tous les ménages et les entreprises. En contrepartie, la redevance devrait être revue à la baisse.
Un référendum contre cette nouvelle loi a été lancé par l’Union suisse des arts et des métiers (USAM), la plus grande faitière des entreprises suisses. Alors qu’il est compréhensible que certain-e-s puissent regretter le passage d’une redevance d’utilisation à une taxe par ménage, indépendamment de la possession d’un appareil de réception, c’est toutefois une autre raison qui motive l’USAM dans son combat contre la nouvelle loi. Ce qui préoccupe avant tous l’USAM, c’est en effet le fait que les entreprises doivent contribuer au financement de la RTS. Sur son site, on peut lire que « les entreprises paient aujourd’hui déjà un nombre incalculable d’impôts et de taxes » et que, par conséquent, les soumettre à la redevance radio-télé n’est « ni approprié, ni défendable ».
Le PST-POP a toujours été opposé au principe de la taxe, mesure fiscale injuste qui touche de la même manière les hauts et les bas revenus. A long terme, nous sommes favorable à ce que la télévision et la radio soit financées par un impôt plutôt que par une taxe. Néanmoins, à partir du moment où c’est de toute manière la taxe qui s’impose, le PST-POP préfère que les entreprises soient également mise à contribution, comme le prévoit la nouvelle loi. C’est pourquoi nous appelons à voter oui à la LRTV le 14 juin prochain.
PST-POP