Pas comme ça, « cher » Conseil fédéral!

Logo du PST / POPCommuniqué de presse du Parti Suisse du Travail relatif à la prévoyance vieillesse

21 novembre 2013

Tout comme l’imaginait et le craignait le Parti suisse du Travail (PST), le projet de réforme « prévoyance vieillesse 2020 » présenté par le Conseil fédéral le 20 novembre est composé de mesures d’économie massives, qui pourraient se résumer de la manière suivante : la population travailleuse paie plus et les retraités reçoivent moins !

Le PST est étonné – mais malheureusement pas vraiment surpris – que le Conseil fédéral, conduit par le Ministre de l’Intérieur social-démocrate Alain Berset, définissent les mesures suivantes comme étant équilibrées :

– L’âge de la retraite des femmes passera en six ans de 64 ans à 65 ans. Ce qui est définit par le Conseil fédéral comme un « ajustement à l’âge de la retraite des hommes » est en vérité un démantèlement des prestations au frais des femmes.

– Le taux de conversion minimal de la prévoyance professionnelle va baisser de 6,8 pourcent à 6 pourcent. Avec cette décision, le Conseil fédéral se moque de la décision populaire du 7 mars 2010, quand la baisse prévue du taux de conversion avait été rejetée par 72,7( !) pourcent des votants.

– Comme l’AVS, malgré les différentes mesures, a soi-disant besoin à long terme de moyens financiers additionnels, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) devra être augmentée au maximum de 2 point de pourcentage. La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt hautement antisocial et touche très fortement les couches de la population à bas revenus.

– A tout cela vient s’ajouter le frein à l’endettement. Ce soi-disant « mécanisme d’intervention » devrait selon le Conseil fédéral causer un « assainissement ponctuel » : quand les réserves tombent au-dessous d’un certain seuil, les cotisations pourraient être automatiquement augmentées et les retraites en partie adaptées.

Le PST rappelle que la prévoyance vieillesse n’est pas une aumône. Elle est la condition pour pouvoir vivre dignement pendant la troisième période de la vie, ce qui est garanti par la constitution suisse. Le financement de l’AVS est uniquement une question de volonté politique, car l’argent est bien assez disponible en Suisse. Notre pays a la deuxième concentration de millionnaires la plus élevée du monde, avec un pourcentage de 9,9. C’est ce que montre une étude publiée en juin 2011 par l’Université de l’ONU. En chiffre absolus, cela signifie : il y a 330 000 ménages millionnaires en Suisse et 352 ménages super riches dont la fortune est supérieure à 100 millions de dollar. A cela, vient s’ajouter la fortune des grandes multinationales suisses comme Nestlé ou Xstrata, pour donner seulement deux exemples. Une imposition de quelques pour mille sur ces fortunes suffirait à assurer le financement de la prévoyance vieillesse pendant des décennies !

Le PST va combattre résolument ces mesures de démantèlement de la prévoyance vieillesse et va continuer à lutter pour un financement solidaire. Les retraites ne doivent pas devenir un bien de luxe pour quelques supers riches.

Parti suisse du Travail

Non aux milliards pour des avions de combat et au démantèlement des retraites

Le comité directeur du Parti suisse du Travail (PST) a décidé à l’unanimité de soutenir le référendum contre l’achat des avions de combat Gripen. L’acquisition de ceux‐ci coûtera trois milliards de francs. Pendant toute
la durée de leur fonctionnement, ils coûteront en tout au moins neuf milliards de francs. A cause de l’achat des Gripen, le budget de l’armée devrait maintenant être augmenté de cinq milliards de francs. Et ceci alors que la « caisse de guerre » de la Confédération s’est déjà vue augmentée d’un milliard sur 4,7 au cours des dernières années. Il est de notre devoir de résister contre cet absurde gaspillage de milliards, décidé et voulu par les partis bourgeois ! Le PST appelle la population suisse à s’opposer activement à l’achat de ces avions de combat.

Prendre à ceux qui ont peu, et donner à ceux qui ont déjà beaucoup trop : la session d’automne des Chambres fédérales est une fois de plus typique des néolibéraux. Seuls les intérêts particuliers du capital dirigent la politique des partis bourgeois. Pour l’achat prévu des Gripen, duquel seules quelques fabricants d’armes profiteraient, un cadeau de 250 millions de francs devrait être offert aux grosses entreprises à travers l’abolition du droit de timbre sur les primes d’assurance de choses et de patrimoine. Une motion de  l’UDC sur ce sujet a été adoptée par le Conseil national.

Pour rendre possible ce cadeau fiscal, le démantèlement de l’assurance‐vieillesse est nécessaire. Un frein à l’endettement pour l’AVS a en effet été adopté. En ce qui concerne le 2e pilier (caisse de pension), le taux d’intérêt minimal et le taux de conversion du capital en rente devront être adaptés automatiquement à la situation réelle sur les marchés financiers.

Au lieu de garantir des retraites sûres, celles‐ci devront être soumises aux fluctuations extrêmes du capital financier. La suite logique est une baisse massive des retraites. Ainsi, le conseil national se moque de la
décision populaire du 7 mars 2010, quand la baisse prévue du taux de conversion avait été massivement rejetée par 72,7 pour‐cent des votants ! On observe une fois de plus que quand les décisions du peuple ne sont pas dans l’intérêt des capitalistes, elles sont tout simplement contournées. Démocratie ?

Le PST s’opposera catégoriquement à toute dégradation de l’assurance‐vieillesse. Les retraites ne sont pas une aumône, mais un droit garanti par la Constitution !

Parti suisse du Travail,
Berne, 21 septembre 2013